RENCONTRER DEBEAULIEU
Hello à tous !
Pour continuer de s’envelopper dans le beau et la délicatesse, je voudrais vous parler de Pierre Banchereau. Pour cette rencontre j’ai un peu forcé le destin, j’entendais régulièrement ma douce Lili me parler de ce fleuriste génial “Debeaulieu“. Et puis au cours de l’anniversaire des 10 ans du blog de Café Mode, ( qui restera une date importante de cette année 2015 pour moi ), j’ai pu admirer les sublimes compositions florales qui se trouvaient partout… J’ai appris plus tard qu’il s’agissait du travail de Debeaulieu. Et puis en interviewant la belle Fanny B. de Gemmyo, je tombe en amour sur une composition florale dans un vase à couper le souffle, signés Debeaulieu, toujours. En préparant mon mariage avec la Super Aurélie dont je vous ai beaucoup parlé par ici, elle m’évoque le travail de Pierre, encore. Bref, Debeaulieu c’est le nom qui est dans toutes les bouches dès que l’on parle de beau et des fleurs. J’arrive finalement à joindre Pierre, je lui demande si je peux venir le filmer dans sa boutique du 9e. Il accepte, je saute de joie !
J’arrive finalement un matin dans sa boutique, trempée jusqu’aux os, vous savez il y a des matins à Paris comme ça… Je crois que de ma vie je n’ai jamais été autant intimidée par quelqu’un. C’est vraiment une personne dont j’admire le travail et la capacité à créer, sculpter, innover avec des fleurs. J’ai vraiment la sensation qu’il fait fi des codes du fleuriste classique, il compose ses bouquets avec ses sentiments. Pour moi Pierre, c’est un peintre, un brodeur, un styliste, un artiste avec comme médium de prédiction toutes les fleurs. Et en sortant de sa boutique, après une heure d’exposition prolongée de ma rétine à toutes ses couleurs, il faisait beau, si cela n’est pas un signe…
Pierre est fleuriste depuis peu, mais j’ai la sensation qu’il avait cela en lui depuis toujours. Il s’est reconverti il y a 4 ans, avant cela il travaillait dans les ressources humaines et puis est venu en lui le sentiment d’avoir fait le tour de la question. Pierre a eu envie de travailler pour lui-même, d’être dans le vrai. Depuis il crée des bouquets qui ne laissent personne indifférent, c’est comme un langage universel, la langue du Beau. Il a vraiment une patte singulière qui donne toujours naissance à des bouquets isolites et il a à coeur de “réhabiliter” des fleurs oubliées, un peu trop datées, et ses compositions me font penser à des tableaux de natures mortes du XVIIe, des vanités sublimes aux couleurs éclatantes des peintures flamandes. Rien que ça !
- “Question déclic” : Quel a été l’élément déclencheur qui t’a fait te lancer dans la géniale et tumultueuse aventure de l’entreprenariat ?
Pour moi, ça a été une évidence. Une fois le choix fait de faire ce métier, je ne me voyais absolument pas travailler pour quelqu’un sans pouvoir faire mes choix de fleurs, d’identité, ma façon propre de présenter et mélanger nos fleurs etc..
- “Question Conseiller d’orientation” : Le métier de fleuriste a-t-il été une évidence ? Ou t’es tu lancé dans le grand bain sans avoir une idée précise de la tournure de ta reconversion ?
Cela n’a pas été une évidence. Plusieurs métiers m’intéressaient. Une reconversion est une décision importante voire lourde, surtout en pleine crise. Je pense avoir fait les choses correctement, dans l’ordre : rencontre auprès de professionnels, écoles dans les différentes orientations que j’avais pu cibler etc… Et puis petit à petit, mes choix se sont affinés.
- “Question case départ” : Quel a été ton cursus post rupture après ton ancien métier ?
J’ai fait l’école des fleuristes de Paris qui est dans le 19eme, puis enchainement de stages de quelques mois chacun, chez 3 fleuristes différents. En parallèle, je bossais sur mon étude de marché et business plan, tout en étant à la recherche d’un lieu.
- “Question Life Style ” : Tu as ensuite ouvert ta propre boutique, tu as créé ton propre univers, tes codes et tes règles du jeu. Entre chantier et identité graphique, quelle est la partie qui t’a le plus inspiré ?
J’ai adoré participer à tout. Il était essentiel pour moi de réfléchir sur tout avec les professionnels concernés sur chacun des postes. J’étais encore plus emballé lorsque nous avons signé la boutique car cela commençait vraiment à prendre forme et le (bon) stress montait encore plus !
- “Question détail” : Dans ta boutique il y a aussi beaucoup d’objets chinés par tes soins, tu termines tes bouquets avec des rubans vintages colorés, le fond est-il tout aussi important que la forme ?
Bien sur que oui. c’est essentiel. Je suis même “chiant” avec ça !
- “Question Sky is the limit” : Aujourd’hui dans la boutique entre un joli ballet de clients et le téléphone qui sonne tout le temps, comment entrevois-tu la suite ?
Ahahah… Certains pourraient dire que la curiosité est un vilain défaut mais je pense que c’est une belle qualité ! Aujourd’hui, DEBEAULIEU grandit vite et bien, laissons-lui le temps de profiter et se concentrer sur son activité actuelle ! Mais c’est vrai que nous avons plein d’idées en tête…
- “Question primordiale” : Où puises-tu ton inspiration ?
Dans la mode, le design, mon histoire, mon passé, mes amis, en vacances. J’ai besoin perpétuellement de sentir l’air du temps !
- “Question Madeleine de Proust ” : Quel est ton souvenir le plus ancien par rapport aux fleurs?
Etre allé chez un fleuriste à l’âge de 5 ans pour la fête des mères, avec un mini mini budget genre 5€ pour un bouquet, puis attendre qu’elle me rende la monnaie dessus…
- “Question Peter Pan” : Quel métier aurais-tu aimé faire lorsque tu étais enfant ?
Jeune, j’aurais aimé être architecte ou opticien…
- “Question de survie” : Et si tu ne devais apporter avec toi qu’une seule fleur sur la lune, laquelle serait-elle ?
Une fleur de magnolia.
Debeaulieu, 30 rue Henry Monnier,75009 Paris. Pour y être passée ce matin, Pierre prépare actuellement des couronnes de Noël sublimes, qu’il compose avec des fleurs qu’il a préalablement fait sécher toute l’année…
Photos Lemonade Studio et Raphael gianelli meriano.
To read this post in English, click here!