Les gens bien : Oschon et le Print Van Paris
Lorsque j’étais à l’école Duperré, en design de mode, il y avait des cours techniques obligatoires, et la sérigraphie en faisait partie. Je ne savais pas grand chose sur le sujet, et puis tout d’un coup, j’ai découvert un champ des possibles incroyable et puis un boulevard s’est ouvert à moi, je suis devenue dingue de ce cours de sérigraphie !
La sérigraphie c’est une technique d’impression assez jeune qui utilise des écrans de polyester type nylon (originellement ils étaient en soie), ce sont des sortes de châssis tendus sur lesquels on vient enduire une émulsion photosensible. Ensuite, avant d’exposer son écran à une lumière UV, on vient déposer son dessin préalablement imprimé en noir bien opaque sur une feuille transparente type rodoïde contre l’émulsion photosensible. L’émulsion exposée aux ultraviolets durcit, elle bouche le tissu et l’encre ne passe pas, et cela devient une sorte de pochoir ! Je vous raconte ceci car j’imagine que cela n’est pas forcément évident pour tout le monde, mais vous avez forcément étudié un jour de près ou de loin, le travail d’Andy Warhol qui, avec ses confrères contemporains donnaient dans les années 60 /70 les lettres de noblesse à cette technique d’impression…
La sérigraphie c’est devenu une sorte de hobby que j’ai découvert étudiante, j’en ai fait plus tard dans des ateliers en banlieue de Paris pour imprimer mes propres motifs, et je me suis toujours dit que c’était quand même dommage qu’il n’existe pas plus d’ateliers dans les grandes villes, à Paris du moins, qui rendraient la sérigraphie plus accessible aux particuliers…
Et puis un jour, je découvre sur Instagram une petite estafette Renault, au faux air de camion de glaces : Print Van Paris. Alors voici une règle mathématique simple qui s’opère dans mon cerveau:
Sérigraphie + Camion de Glace = Je deviens débile, hystérique, coeur avec les doigts …
En creusant un peu plus, je me suis rendue compte que Print Van Paris, en plus de leur petite estafette, avait aussi construit un stand de lemonade qui fait office de table de sérigraphie.
Print Van Paris, c’est une petite entreprise qui propose d’animer des ateliers de sérigraphie pour des événements personnels ou professionnels, le van est à suivre sur les réseaux sociaux pour connaître toute son actualité et ne rater aucun de leur atelier ! Il est possible d’acheter des affiches ultra colorées signés par les fondateurs de Print Van Paris ou des dessins exclusifs réalisées par des artistes en collaboration avec eux ! On peut même choisir son motif et l’imprimer sur t-shirt et repartir avec !
Comment vous dire, on était déjà conquis mais là c’était trop ! Je me suis dit qu’il fallait partir à la rencontre de ce super concept, et j’ai fais la connaissance d’Oschon, à prononcer « Ocean » avec un accent américain, le fondateur. Oschon, c’est une personnalité solaire, généreux et hyper pédagogue, tout ce que l’on aime ! On est tous un peu fan d’Oschon au lemonade studio, et très vite on s’est dit qu’il fallait que l’on fasse quelque chose ensemble !
Alors en Octobre dernier on avait organisé plusieurs workshops au pop-up store en mettant en place une initiation à la sérigraphie… C’était top, mais définitivement le lieu n’était pas assez grand pour faire cela… C’était nos débuts ensemble. Et puis en discutant, on voit les choses en grand, le jour où on aurait notre propre boutique on se dit que cela serait dingue d’imaginer des week-end atelier, le samedi sérigraphie et le dimanche couture pour assembler son vêtements imprimé… Des idées on en a plein ! Et pour Bee My Baby, j’ai voulu que l’on fasse un petit bandana sérigraphié disponible uniquement en workshop au bureau ! Ce workshop il aura lieu mi-mars pour fêter l’arrivée du printemps et pour célébrer la fin des travaux du bureau ! Ce sera un atelier à faire à 2 personnes, pour vous et votre meilleure pote, ou votre moitié, pour continuer dans notre lignée « Bee My Baby » mais on vous parle plus longuement de cela avec l’ouverture de la billetterie dans notre newsletter dans les semaines qui arrivent !
Je vous laisse avec le portrait d’Oschon pour un nouvel opus des gens bien ainsi que le making of de la vidéo de l’impression des bandanas de notre shooting de collection !
- Question conseillère d’orientation : Peux-tu nous raconter ton parcours professionnel ?
Après l’obtention de mon BAC en Suisse, je me suis lancé dans des études de Bachelor en graphisme au London College of Communication… J’ai adoré les différents ateliers de l’école. Il y avait du letterpress, bookbinding, lino, de la gravure et notamment un atelier de sérigraphie où j’ai passé le plus clair de mon temps.
Du coup, après l’obtention de mon diplôme, j’ai tenu à continuer dans la sérigraphie et j’ai découvert le Dalston London Club. C’était magnifique. Kate et Fred, les deux fondateurs, m’ont laissé utiliser le studio pour mes réalisations personnelles en contrepartie d’une journée de travail. J’ai pu expérimenter de nouvelles techniques d’impression, rencontrer des gens et me former sur l’aspect plus “business” d’une potentielle activité personnelle aux côtés de Kate et Fred, qui sont devenus des amis et des mentors.
Le reste du temps je travaillais au Cure Studio, un petit studio de graphisme avec James Hurst. James m’a appris les bases en graphisme digital et print. Après 2 ans à ses côtés, j’ai eu l’opportunité de travailler chez Burberry dans l’équipe Digital. Au bout de 10 ans, début 2014, je décidé de quitter Londres et de m’installer à Paris. J’ai commencé à travailler au digital chez Chloé avant de lancer l’aventure Print Van Paris.
- Question jonglerie : Aujourd’hui graphiste pour des marques et surtout entrepreneur pour ta propre histoire, comment fais tu pour concilier tous ces projets en faisant grandir ton entreprise?
J’aime la diversité de mon métier. D’être à la fois sur un projet global, avec des petites marques de créateurs, ou dans un grand palais pour travailler sur un défilé, et le jour d’après laver des cadres de sérigraphie dans la rue à côté de mon Van.
Mais ce n’est pas tous les jours facile, surtout de prendre le temps de faire grandir son projet. Il faut bien gérer son temps, travailler avec passion et forcément sacrifier un peu de son temps libre et personnel.
- Question reconversion : Quel a été ton déclic pour lancer Print Van Paris ? Et pourquoi dans un camion de glace ?
Quand j’étais à Londres, j’allais souvent déjeuner chez Captain Corellis. Une superbe brasserie ambiance “Le Parrain” dans le sud de Londres. C’était une atmosphère très Sicilienne, avec d’énormes plats hyper bons et un propriétaire qui ressemblait à un vrai mafioso… Il y avait toujours beaucoup de camions de glace autour du restaurant. J’adorais leurs différentes couleurs, les modèles, les graphismes, les formes etc…
La sensation magique quand tu vois un camion de glace dans une rue m’a fait penser à cette même sensation de bonheur quand tu soulèves un cadre de sérigraphie pour la première fois. C’est à ce moment là que l’idée est née : combiner ces deux moments magiques !
5 ans plus tard, j’avais assez d’argent de côté pour me lancer. J’ai rencontré les équipes de L’imprimerie du Marais, ils m’ont accompagné dans l’aventure et avec Simon Roché, sérigraphe à l’imprimerie, nous avons lancé Print Van Paris en septembre 2014.
- -Question Globe trotter : États-unis, Suisse, Angleterre, France, qu’est-ce qui a fait que tu as décidé de poser tes valises à Paris ?
Tout simplement l’amour, car ma copine vit à Paris !
- Question du futur : Aujourd’hui Print Van Paris c’est une carriole de sérigraphie, un camion sublime, pas mal de projets spéciaux avec des marques, quelles sont les prochaines étapes pour toi, la rénovation d’une ancienne imprimerie ?
Aaah la rénovation d’une ancienne imprimerie, ça serait le top ! Plus sérieusement, nous sommes vraiment en train de chercher un local fixe pour nous y installer. C’est une évolution logique et naturelle qui nous permettrait de pousser encore plus loin nos collaborations avec des artistes, mais aussi de démocratiser la sérigraphie. Ouvrir des ateliers, des stages de sérigraphie tout en continuant à réaliser nos productions en live, avec des marques dans notre atelier ou dans le van dans les rues de Paris.
- Question maître Yoda : Quels sont les 3 conseils que tu donnerais à une personne qui voudrait se lancer à son compte, dans un domaine artistique ?
– Put some love and passion into it !
– Ne négligez pas le côté business, pour faire vivre un projet il faut savoir gérer ses finances.
– Ne pas confondre son hobby et son métier.
- Question Gourou : Quel a été la personne qui t’a donné envie de faire de la sérigraphie ? As-tu quelqu’un que tu admires ?
Aida Wile (House of Brag), ma première prof de sérigraphie à l’université. James Hurst et Fred Higginson qui m’ont fait découvrir leurs univers et qui m’ont accompagné à mes débuts.
- Question “Du côté de chez Swann” : Quelle est ta première émotion colorée ?
Les barbes à papa, les attractions colorées et les animaux en peluche au parc d’attraction Sydney Royal Easter Show en Australie.
- Question “throwback” : Quel métier rêvais-tu de faire enfant ?
Un mélange de skater pro, écrivain, freedom fighter et conducteur d’engins de chantier
Merci Oschon pour son temps et ses réponses !