BUSINESS WEEK LET’S GO
Hello à tous !
C’est un article délicat aujourd’hui, délicat car il me tient à coeur. Cette semaine à thème j’y pense depuis des mois : Business Week nous voilà. J’ai remarqué que lorsque que nous nous rencontrions au travers des soirées portes ouvertes, les meet-up, ou durant ce dernier mois au Lemonade Shop, les questions autour de l’entreprenariat sont sur toutes les bouches. J’ai la sensation aussi que chaque fois que j’ai pris la parole sur le sujet, il y avait du répondant par ici aussi.
Vous êtes nombreuses à me demander comment je me suis lancée… Et bien j’ai l’impression de vous l’avoir déjà dit mais c’est un énorme concours de circonstances ! Il y a 4 ans, j’ai commencé le blog en même temps que mon boulot à temps plein pour une marque de bijoux en tant que styliste. Puis le blog a pris de plus en plus d’ampleur, et je suis passée aux 4/5, pour avoir plus de temps pour Make My Lemonade. Puis il a fallu commencer à facturer des choses, donc j’ai dû trouver des solutions, me mettre en auto-entrepreneur, et puis j’ai finalement quitté mon poste et je me suis jetée dans le grand bain.
La fleur au fusil, je n’avais pas de plan de carrière en tant que “bloggeuse”, parce que ce n’est pas un “métier” conventionnel, c’est un peu une étiquette pour entrer dans une case, comme si je faisais du hand ball, je serais une handballeuse, donc j’avais un blog donc j’étais une bloggeuse, certes ce hobby me rapportait de l’argent..
D’ailleurs si on demande à Wikipédia ce qu’est une bloggeuse il vous dit ça :
- Personne de sexe féminin utilisant Internet comme un moyen de communication pour s’exprimer et diffuser de l’information sur différents sujets pour lesquels il a une expertise ou une passion.
Trop bien ! Il n’est pas question d’argent, mais vous allez me dire que si je joue au handball juste le dimanche en club, c’est mon hobby mais si je joue en seconde division, je commence à gagner de l’argent, donc je suis handballeuse professionnelle.
Mais alors est-ce à partir du moment où votre hobby vous rapporte de l’argent qu’il devient un métier ?
Vous voyez l’idée, mon hobby a pris une place que je n’aurais jamais imaginée. À la base de la base, j’ai ouvert Make My Lemonade parce que j’avais envie de partager mes idées et de voir s’il y avait un écho et si il y avait des gens comme moi qui recherchaient sur internet l’inspiration. J’avais envie de faire partie d’un petit bout d’inspiration moi aussi, parce qu’à l’époque à part aux Etats Unis, je ne comprenais pas pourquoi en France, il n’y avait que des bloggeuses mode, ou food, ou voyage, qui comptaient. Moi j’aime la mode, la food, les voyages et surtout faire des choses de mes dix doigts. C’est ce qui me définit, je n’avais envie de rentrer dans aucune case. Alors j’ai ouvert Make My Lemonade parce que j’avais besoin de faire parti d’un tout. Je ne me suis jamais dit “ça va marcher c’est sûr”. Je me suis dit que si je n’essayais pas, j’aurais des regrets et puis on verrait bien où ça me mènerait. Nous voilà un an plus tard, je me lance à plein temps dans le blog et dans les projets qu’il m’apporte. Freestyle total.
Et puis au fond de moi, je ne savais pas quelle forme tout cela allait prendre, mais dès mon premier jour en entreprise, je m’étais dit “ça va être dur de se lever pour bosser pour quelqu’un d’autre”… J’ai vite fait taire cette petite voix, jusqu’au jour où c’est devenu une nécessité absolue. Je ne m’amusais plus au travail, j’avais l’impression de délaisser soit le blog, soit mon travail et je ne voulais pas choisir entre les deux. Je me suis lancée.
Après en avoir parlé à mes amis, je me suis rendue compte que beaucoup savaient au fond d’eux qu’ils allaient aussi entreprendre quelque chose un jour, ils attendaient un déclic. Pour d’autres c’était presque comme un instinct de survie, une ambiance de travail invivable, des supérieurs tyranniques etc… Se lancer à son compte peut aussi être un salut… Je ne pense pas qu’il y ait des règles, c’est un peu comme au surf, on rame, on rame, on rame, on glisse et quand on sent que l’on est bien porté par la vague, on se lève. Se lancer dans l’entreprenariat c’est ça aussi, suivre son instinct.
Bon et puis quand je me suis lancée au début, je n’avais que très peu de frais j’étais sur mon canapé, mais rapidement je me suis dit qu’en plus de l’aide dont j’avais besoin, il me fallait un lieu pour m’étaler et pour ne pas rester en pyjama jusqu’à 17h : les prémices du Lemonade Studio dans la rue de Jeuneurs.
Et puis cela a fait son petit bonhomme de chemin, Charlotte qui m’avait rejointe sur mon canapé et moi, avions de plus en plus de boulot, alors Jeanne est arrivée et on commencé à sérieusement être à l’étroit car à ce moment là, nous étions en colocation… Mais on a tenu bon. On faisait plein de choses différentes, on les faisait bien. Mais je rêvais d’ailleurs. Je rêvais de retrouver mes premières amours, la mode. Mais c’était difficile parce que je ne savais pas vraiment ce que je pouvais apporter de nouveau sur un secteur archi saturé. Alors j’ai mis mon cerveau en marche pour trouver “le concept”. Proposer une mode toute faite ou à faire soi-même, la boucle du DIY serait bouclée ! Wear Lemonade était encore un doux rêve quand j’ai rencontré Laure, styliste et modéliste… Mais pour payer une production de vêtements, il me fallait de l’argent, j’aurais pu voir une banque pour qu’elle me prête des sous mais je naviguais à vue, je n’avais jamais fait ça tout seule donc j’ai contacté des “investisseurs”, des amis qui avaient de l’argent à investir et du temps à employer pour m’aiguiller. Ces amis bienveillants qui travaillent dans les internets, la mode et même les deux en même temps parfois, et bim, Wear Lemonade était né.
Et puis la suite vous la connaissez, on teste toujours plein de choses, on apprend, on ajuste, la team s’est beaucoup agrandie, aujourd’hui nous sommes 7 cela me donne un de ces vertiges quand j’y pense mais qu’est-ce que c’est bon de tous regarder dans la même direction…
Ce que vous devez savoir absolument c’est que la partie créative de mon métier n’est plus mon quotidien. Mon quotidien d’entrepreneur est de régler des merdes. Pardonnez moi l’expression mais pour être plus claire, mon quotidien est de ne pas perdre de vue mon objectif final, de trouver des idées géniales et de régler des merdes. Ou plutôt mon quotidien est de trouver des idées géniales pour accéder à mon objectif final en slalomant entre les obstacles semés sur le chemin de l’accession à mes rêves. Régler des merdes, quoi !
Même si vous avez une team de folie, quand il y a des grosses galères cela est votre boîte ! Alors quand une production se perd quelque part en France sans numéro de suivi, quand les produits arrivent finalement mais dans une mauvaise couleur, quand des prestataires ne répondent plus au téléphone, quand les gens ne vous prennent pas au sérieu parce que vous êtes jeune et que vous êtes une femme, quand la Poste a des problème de serveurs, quand vous avez des problèmes informatiques vous-mêmes, quand tout d’un coup il y a une pénurie de packaging, quand il faut retrouver 150 factures disparues pour faire la comptabilité, quand il faut gérer les différents caractères de votre équipe et quand il faut se gérer soi et son manque de sommeil, et bien il faut relever ses manches et partir en mission galère, parce que finalement quand son équipe ne peut pas trouver des solutions, c’est à vous de les trouver pour ne pas ralentir le navire !
Malgré tout, ce que je viens d’énoncer, il faut coûte que coûte apprendre à déléguer. C’est mon sujet en ce moment ce n’est pas simple du tout, personne n’est un super héros, même si l’idée me plait bien, non ce n’est pas possible. Mais je crois que le plus dur c’est de sortir tout ce que j’ai de ma tête et de nourrir mon équipe avec mes idées. C’est limpide dans ma tête et j’ai la sensation que cela l’est aussi pour tout le monde mais non ! La communication et le partage sont vraiment les choses sur lesquelles je dois bosser…
Ce que vous devez savoir aussi c’est que je n’ai jamais été l’amie des chiffres. La semaine dernière quasi sous la menace de mon comptable, j’ai du installer Excel sur mon ordinateur. N’allez pas croire que je suis allergique à tout cela mais je n’ai naturellement pas une attirance innée pour les tableurs et les mathématiques. Mon 2,45 sur 20 au Bac en Mathématiques peut en être la preuve. Mais si vous voulez avoir votre petite entreprise qui marche, il n’y a pas de secret, il va falloir s’y mettre, et le plus tôt sera le mieux. Le nez dans les chiffres c’est important de comprendre ce que vous êtres en train de faire, et vous pouvez faire des claquettes et un feu d’artifices devant le banquier pour obtenir un prêt pour financer votre lemonade truck, les chiffres de votre bilan comptable ne mentent pas.
Même s’il y a des galères et que j’ai la sensation de trébucher sur des sujets de management, et que je m’arrache les cheveux sur les chiffres… C’est tellement génial se lever le matin pour faire grandir son projet, accéder un peu plus chaque jour à ses objectifs et de voir grandir les gens qui nous entourent !
Bref c’est avec beaucoup d’appréhension que je voulais vous parler de ma vie d’entrepreneuse, vous donner quelques clefs, astuces et explications sur comment on fait quoi, dans quel ordre, avec qui durant cette semaine. Vous présenter les femmes qui m’inspirent aussi. J’ai eu la chance d’interviewer mon super comptable qui a tenté tant bien que mal de simplifier au maximum son vocabulaire, pour vous donner quelques pistes quant à la structure à choisir pour son activité. Il y aura des astuces sur comment réussir son CV, pimper ses cartes de visite ou comment assurer en entretien. On a interrogé les meilleur(e)s, comptables, responsables de ressources humaines, spécialistes du papier, et surtout toute une ribambelle de femmes entrepreneuses géniales ! Et on vous a même préparé une playlist pour faire votre compta et vous donner du courage, à decouvrir demain !
Si vous êtes curieux ou curieuses et que vous avez soif d’en apprendre plus, je vous invite à dévorer ces super livres si inspirants :
- L’entreprise du Bonheur de Tony Hsieh, pour un vrai coup de fouet.
- Girl Boss de Sophia Amoruso, pour rêver…
- Back Pack édition 2.2 de Maddyness et La petite étoile, un vrai guide !
- Tous créatifs ! de John Ingledew pour les bonnes idées.
- L’âge de la Multitude, d’ Armand Colin pour comprendre.