Bonjour à tous !

Merci pour vos mots si bienveillants et enthousiastes d’hier pour le portrait d’Elissa, de Clémentine, d’Insaf, et de Chloé ! Aujourd’hui on continue avec les 3 dernières entrepreneuses de ce projet ! À la base, avec la marque Estée Lauder, nous nous étions mises d’accord pour ne vous poster qu’un seul article, vous avez l’habitude que je vous poste des articles “fleuve” mais là, cela aurait été le Niagara.  J’ai préféré vous poster ce projet en deux partie pour faire durer le plaisir, encore une fois cette enquête m’a vraiment éclatée et de redécouvrir toutes ces femmes c’était une bouffée d’air, une petite claque derrière la tête, une montée d’adrénaline !

Après le projet sur l’intuition, pour lequel j’avais déjà découvert la femme derrière le nom de la marque Estée Lauder, j’ai essayé d’en apprendre plus sur sa personnalité, et là aussi que d’inspirations ! Je n’ose imaginer la dose de ténacité qu’il a fallu à cette femme pour avoir monté un empire de la cosmétique en partant de rien, si ce n’est de sa cuisine et du laboratoire de son oncle ! En ayant lu sa biographie, ce que je retiens, c’est qu’elle était sans concession, elle avait un but précis et qu’elle a fait les bonnes rencontres au bon moment, qu’elle a su s’entourer mais surtout qu’elle n’a jamais fléchi ou émoussé sa vision.

Pour revenir à mes entrepreneuses d’aujourd’hui, il a été très difficile de choisir qui je posterai en premier ou en second alors n’allez pas lire entre les lignes, il s’agit du fruit du hasard et pas d’une hiérarchie ! Je vous poste maintenant la vidéo dans sa version longue avec toutes ces femmes qui m’inspirent ! Je vous embrasse et je vous laisse avec Anais, Maeva et Pénélope !

ANAIS LAURENT

Co-fondatrice de la marque de lingerie Noo Underwear.

Anaïs je l’ai aussi rencontrée lors de la mini ligne de maillot de bain que nous avons imaginées ensemble au printemps dernier, “les baigneuses”. Comme pour Elissa, le courant est tout de suite passé entre nous.  Ce qui m’a frappé d’abord c’est que sous la douceur apparente d’Anaïs se cache une vraie force qui n’a peur de prendre à bras le corps les problématiques de sa vie d’entrepreneur. Anaïs c’est elle qui dessine, qui chine et qui tient toujours à soigner les petits détails qui feront la différence sur ses produits et qui n’a pas peur de partir du jour au lendemain pour suivre une production, ou pour démêler les pinceaux d’une usine capricieuse ! Comme je vous le disais hier Noo Underwear et Wear Lemonade, nous avons plus ou moins le même âge,et même rythme de collection et c’est toujours avec délice que j’adore découvrir les nouveaux univers imaginés par ce duo explosif que forment Elissa et Anaïs!

– Pour comprendre un peu mieux ton histoire, pourrais-tu me raconter d’où tu viens et quel a été ton parcours ?

Je viens de Valbonne, petit village sur la côte d’azur, mon petit bijou où je vais me ressourcer dès que je peux. J’y ai commencé mes études d’arts appliqués, et suis partie vivre à Aix, Montréal, Berlin puis Paris pour y faire des études d’arts plastiques. Je pensais être faite pour être professeur d’arts plastiques, car j’ai une grande soif d’apprendre et un important besoin de créer.

Mais comme depuis toujours je ne rentrais pas dans le moule, comment rentrer dans celui de l’éducation nationale ?! Nourrie par les encouragements et le soutien sans faille de mon conjoint, entrepreneur dans l’âme, j’ai en plus d’un job alimentaire à mi-temps, travaillé sur le concept de NOO : une marque de lingerie pour homme et femme, créateur et moyen gamme, qui propose des ensembles dépareillés et des mix and match infinis. J’ai travaillé 2 ans sur le projet avant de rencontrer mon associée adorée Elissa, et 6 mois après notre rencontre et la naissance de ma fille, NOO est enfin née !

– Quel a été le déclic pour te lancer à ton compte ? Quand as-tu su que c’était le bon moment ?

C’est comme si ça s’était imposé à moi, et quand j’y repense parfois, je ne sais plus comment tout s’est enchaîné. Ce qui est dingue, c’est qu’aujourd’hui malgré les difficultés quasi-quotidiennes de l’entrepreneuriat, je n’imagine pas faire autre chose (ok sauf pour avoir de vraies vacances !!). Si demain NOO devait s’arrêter, j’ai mille autres projets en tête. Et je n’aurais jamais soupçonnée être plus une entrepreneuse qu’une créatrice, même si les deux sont intimement liés pour moi.

– Comment fais-tu pour lutter contre la procrastination certains jours ?

J’ai rarement le temps de procrastiner ! Mes journées se terminent à 18h, elles passent à toute vitesse, et comme nous ne sommes que trois, il y a toujours mille choses à faire. Mais cette contrainte me force à aller à l’essentiel. C’est une amie qui est styliste à Montréal qui termine ses journées à 15h30 pour s’occuper de sa fille qui m’a convaincue et déculpabilisée !! Bien sûr, il m’arrive d’être moins efficace, et dans ce cas-là je m’arrête et fais complètement autre chose, quitte à retravailler le soir.

– Comment envisages-tu la question de la maternité et étant ton propre patron ?

J’aurais peut-être dû me la poser avant, vu que ma fille est née un mois avant le lancement de notre marque. Ça a été très difficile les premiers mois “d’accoucher” de deux bébés qui avaient besoin de moi. Bien sûr, ma priorité, c’était ma fille, et ça m’a profondément marquée de ne pas pouvoir lui accorder toute mon attention qu’elle méritait tant. Elle m’a accompagnée 2 mois et demi à mes rdv, au stock, tout comme mon tire-lait d’ailleurs… Si je n’ai aucun regret, je sais aujourd’hui que je n’aurai pas de deuxième enfant si je ne suis pas certaine de pouvoir vraiment m’arrêter.

– Comment fais-tu pour gérer la compta, l’administratif, les projets en cours, la promotion de ton activité ? As-tu une aide, un expert comptable, avocat ou directeur financier ?

Nous avons une experte-comptable, une super avocate, de nombreux amis qui nous ont conseillées, filé des coups de pouce dans de nombreux domaines et une envie de tout maîtriser. Car une des clés de l’entrepreneuriat selon moi, c’est de mettre les mains dans le cambouis avant de déléguer à meilleurs que soi.

– Regrettes-tu aujourd’hui de t’être lancée dans l’aventure de l’entrepreneuriat ?

Jamais, et après y avoir goûté, impossible de revenir en arrière ! À mes yeux, je ne suis pas créatrice de lingerie, je suis une entrepreneuse qui bouillonne d’envies, et qui adore imaginer que vous soyez enfin vous, en portant du NOO.

“The art of inventing beauty transcends class, intellect, age, profession, geography – virtually every cultural and economic barrier”- Estée Lauder. Cela t’évoque quoi ?

Parce que pour moi, être belle ce n’est pas qu’une question de physique, mais d’attitude, de posture, de caractère, même parfois d’insolence, qui n’a rien à voir avec le milieu, l’endroit d’où l’on vient, ni même liée à notre culture. Et j’aime dans cette citation l’idée que c’est un art d’inventer la beauté. Cela insinue qu’on peut jouer à être quelqu’un d’autre, à tous moments, et que ça fait partie de nous-mêmes. La femme est multiple, et c’est cette complexité qui la rend belle. Elle n’a pas besoin d’être sexy pour l’être.

– Et si tu étais Madame Estée Lauder,  et qu’en 2017 tu voulais sortir  ton “produit indispensable”, lequel serait-il ?

Un illuminateur de regard pour le rendre plus pétillant !

MAEVA BESSIS

Co-directrice générale de l’Exception boutique et e-shop des créateurs français.

Maeva c’est ma bonne fée. J’ose à peine imaginer qu’elle n’a qu’un an de plus que moi. Non pas qu’elle ait l’air plus âgée mais quand je vois la business woman que c’est, je me sens toute petite à ses côtés. Maeva elle gère des centaines de trucs par jour, et elle ne s’oublie pas, elle est capable de s’écouter, de lever de pied, de s’ajuster pour se sentir mieux tout en continuant à être d’une efficacité sans faille. Elle m’impressionne beaucoup, c’est devenue mon amie depuis et un conseil pour ma société, donc c’était très naturelle qu’elle se retrouve ici. Son esprit est vif et elle a toujours une solution créative aux problèmes que soulève son quotidien d’entrepreneuse… C’est un exemple à suivre !

– Pour comprendre un peu mieux ton histoire, pourrais-tu me raconter d’où tu viens et quel a été ton parcours ?

J’ai passé mon enfance au Canada à Montréal, mais je n’ai pas gardé l’accent ! De retour à Paris, j’ai grandi avec mes 2 soeurs et ma mère #girlpower… Après le bac je me suis dirigée vers une école de commerce, l’ISG qui proposait un cursus autour du monde (Tokyo, Shanghai, Hong Kong, New York) j’ai pu étudier dans 3 universités différentes, c’était une expérience folle ! Fin d’étude, je me retrouve chez Nina Ricci, au digital. Très belle expérience aussi qui m’a fait comprendre que j’avais envie d’une petite structure où les choses vont vite ! Le destin s’en est mêlé, je rencontre Régis début 2013 et la formidable aventure de L’Exception démarre pour moi.

– Quel a été le déclic pour te lancer à ton compte ? Quand as-tu su que c’était le bon moment ?

J’ai pris le bateau en route avec l’Exception, 1 an après son lancement, mais je me suis tout de suite investie comme si c’était ma boîte, à y penser jour et nuit, respirer, vivre L’Exception. Ça a payé, quelques année plus tard je suis associée ! Je suis un entrepreneur dans l’âme, j’ai besoin de m’investir à 200% et d’être portée, envahi par mon projet. C’est parfois destructeur, car je fais passer le travail avant beaucoup de chose, mais je n’y peux rien, c’est mon bébé et tant qu’il a besoin de moi, je suis là.

– Comment fais-tu pour lutter contre la procrastination certains jours ?

Je crois profondément que l’idée ne vaut rien sans l’exécution. Et l’exécution ne dépend que de toi. J’ai lu un article sur les mécanismes du cerveau qui disait qu’il fallait moins de 5 secondes à ton cerveau pour prendre la décision d’agir ou non, du coup à chaque fois que j’hésite à faire telle ou telle chose, mon inconscient me dit, VITE il te reste 3 secondes pour te décider et passer à l’acte ! Cela me met une pression positive, j’adore ! Quand j’arrive à la fin d’une longue journée et que je reprend ma to do, le fait de rayer une à une les tâches me procure un bonheur intense, c’est une satisfaction sans laquelle je pense que je ne pourrais pas vivre.

– Comment envisages-tu la question de la maternité et étant ton propre patron ?

Haha j’avoue qu’à l’approche des 30 ans, l’idée me passe très furtivement par l’esprit de temps en temps. Par contre, je ne me mets aucune pression, n’ayant pas encore trouvé l’homme spécial que je veux à mes côtés… Après je pense que ce sera dur de gérer de front bébé et boulot, mais je sais que nous les femmes, nous sommes pleines de ressources, je gèrerai, comme de nombreuses femmes l’ont fait avant moi !

– Comment fais-tu pour gérer la compta, l’administratif, les projets en cours, la promotion de ton activité ? As-tu une aide, un expert comptable, avocat ou directeur financier ?

J’ai la chance d’avoir un partenaire exceptionnel qui gère du tonnerre et qui se charge de tout ce que je déteste à savoir compta et administration, la gestion de trésorerie…. Mais les projets, nous en avons toujours beaucoup à mener de front, et d’année en année, je me sens de moins en moins esclave du temps. Un truc qui m’a bien aidé : tous les soir avant de me coucher, je fais le point sur la journée et je visualise la journée du lendemain en préparant ma “to do list”.

Je me fais aussi des “To do week/month/year” dans un petit carnet. Ca me permet de garder un historique de ce que j’ai envie d’accomplir à court, moyen et long terme !

– Regrettes-tu aujourd’hui de t’être lancée dans l’aventure de l’entrepreneuriat ?

Pas une seconde, et même si de temps en temps c’est très dur, tu doutes, tu remets tout en question, tu te demandes si tu as bien fait les choses… Malgré cela, jamais je ne regretterai de m’être lancée dans cette aventure. C’est ce qui fait aujourd’hui de moi la femme que je suis suis et j’en suis fière !

– Si tu étais Madame Estée Lauder, et que tu inventais ton “produit indispensable”, quel serait-il ?

J’inventerai une gamme de produit “Bien être” (et non produit beauté) inspirée de la nature. Je suis persuadée que la nature regorge de recettes magiques pour notre corps, je vous conseille les vidéo d’Idriss Aberkane à ce sujet ! Je voudrais une lotion ou un baume à lèvre pour lutter contre le stress, les pensées négatives, ou alors un produit qui favorise l’envie de rire, qui donne à ma peau l’envie d’être touchée … Je suis folle ? Je m’emporte, j’arrête !

PÉNÉLOPE BAGIEU

Pénélope, je ne sais pas vraiment si je dois vous la présenter… Pénélope est illustratrice, dessinatrice et auteure de bandes dessinées, vous êtes peut-être tombés sur son blog BD Ma vie est tout à fait fascinante”, qui lui a permis mettre le pied à l’étrier et de sortir son épingle du jeu dans le monde de la bande dessinée (après j’arrête avec les métaphores promis) mais peut-être que vous avez eu entre vos mains un album de la célèbre Joséphine. Aujourd’hui Pénélope collabore avec de nombreux clients, marques, magazines, et je trouve qu’elle a cette force de toujours être là où on ne l’attend pas ! Je me souviens qu’elle m’a donné envie de partir en Finlande sans une seule photo, juste avec ses dessins et des petits détails de l’histoire de son voyage et je me suis dit qu’elle était drôlement forte de pouvoir faire passer autant de choses à travers d’un coup de crayon… Le jour de notre rencontre, je la découvre un peu plus, elle est à Paris pour la sortie du génialissime : les culottées ! Il s’agit de 15 portraits de femmes incroyables qui ont une vie folle, Penélope illustre toutes les petites anecdotes qui tracent le destin hors du commun de ces 15 femmes, à avoir absolument ! Le tome 2 est prévu pour Janvier !

– Pour comprendre un peu mieux ton histoire, pourrais-tu me raconter d’où tu viens et quel a été ton parcours ?

J’ai fait un bac ES parce que j’étais moyenne (voire médiocre) en un peu toutes les matières. Je voulais surtout me débarrasser de l’étape “bac” pour pouvoir faire ce que je faisais déjà toute la journée depuis que j’ai trois ans, à savoir dessiner des petites histoires. Je l’ai eu avec 10 de moyenne et après, j’ai fait une prépa écoles d’art, j’ai raté tous mes concours, sauf celui que je voulais vraiment le plus, l’ENSAD les Arts Déco à Paris. C’est une école géniale (et gratuite) où on expérimente plein de choses : peinture, vidéo, bois, scénographie, gravure.

Après j’ai commencé à bosser comme illustratrice dans la pub et l’édition. Et puis un magazine pour lequel je travaillais m’a proposé de commencer à écrire une BD hebdo dans leurs pages, et j’ai créé Joséphine pour eux. Et puis j’en ai fait un livre, et puis trois, et puis plein d’autres BD, et maintenant je ne fais plus que ça. Voilà !

– Comment fais-tu pour lutter contre la procrastination certains jours ?

J’ai une super astuce : Je prends une décision complètement débile sur un coup de tête qui va m’obliger derrière à assumer et à faire ce à quoi je me suis engagée. Par exemple, signer un contrat pour un gros bouquin avec une deadline super serrée, annoncer que je vais publier une BD par semaine sur Le Monde, comme j’ai fait cette année… Et ce qui est bien, c’est que ça marche pour tous les aspects de la vie : s’inscrire un soir (un peu ivre) à un marathon, par exemple. Après, on est bien obligé d’y aller.

– Comment fais-tu pour gérer la compta, l’administratif, les projets en cours, la promotion de ton activité ? As-tu une aide, un expert comptable, avocat ou directeur financier ?

Je délègue ! Tout ce que je peux ! Honnêtement, c’est vraiment le meilleur investissement pour un freelance, dès qu’on peut se le permettre (ex-aequo avec “se prendre un bureau”). Ce sont des domaines tellement complexes, et il y a des gens dont c’est le métier. Moi, le mien c’est de dessiner, alors en ayant une comptable, un agent, une avocate.. mine de rien, j’ai 50% de temps en plus pour faire mon vrai métier. (Bon, et en plus la plupart du temps je n’y comprends vraiment rien, donc c’est super de pouvoir dire “Tiens !” en donnant la pile de courrier à quelqu’un.)

– Regrettes-tu aujourd’hui de t’être lancée dans l’aventure de l’entrepreneuriat ?

Bien sûr que non ! Je pense cependant que ce n’est pas idéal pour tous les tempéraments. Parce qu’au-delà d’une super auto-discipline et d’une certaine organisation, il faut surtout être à l’aise avec l’inconnu, l’imprévu, les mois sans, le fait qu’on ne sait pas du tout de quoi demain sera fait et que c’est comme ça. C’est vraiment un paramètre à prendre en compte quand on se demande si on est fait pour être freelance.

Moi ce que je déteste, c’est qu’on mette son nez dans ma petite cuisine et qu’on me dise comment travailler, dans quel ordre, à quel moment de la journée, ce genre de choses. Et j’aime vraiment bien la solitude. Donc je ne suis vraiment pas faite pour travailler en entreprise (j’ai essayé deux semaines).

– Si tu étais Madame Estée Lauder, et que tu inventais ton “produit indispensable”, quel serait-il ?

Quelque chose qui annule tous mes excès en cinq minutes. Un masque, une crème, je ne sais pas, quelque chose qui fasse que ma peau croie que j’ai dormi 8 heures et que je n’ai bu que de l’eau !

Merci à toutes ces entrepreneuses et à Olitax pour ces photos et vidéos.

22 novembre, 2016